Le mythe tente de raconter les fondements du réel, conscients ou inconscients, individuels ou collectifs. Selon l'Odysée d'Homère (chant XI), Sisyphe, puni par les Dieux, est condamné à pousser éternellement une pierre au sommet d'une montagne dans le Tartare (lieu mythique d'expiation des fautes) et à regarder impuissant sa pierre rouler jusqu'en bas alors qu'il était sur le point d'atteindre son objectif.
Tout comme lui, l'Homme se bat, souvent en vain, contre ses propres démons, parfois pour expier des fautes qui n'existent pas.
Si l'art exprime les Echo d'une époque, il est aussi l'expression d'hommes et de femmes qui s'en sentent réceptacles et qui pour s'en libérer doivent le transmettre.
Cette série de photographies, Noir et blanc colorisées, représente l’expression d’un univers personnel et fantasmé.
Au-delà d’un travail d’exploration de mon univers intérieur, c’est aussi une réflexion sur la notion de réel en photographie. Un voyage au cœur du corps et de son expression sexuée et asexuée, des représentations de celui-ci, des désirs et répulsions qu’il inspire. L'Echo que je perçois et qui m’inonde sans cesse est confus, envahissant et sourd : je nourris l'espoir que la photographie me permette de donner corps, de mettre en lumière ce bruit sourd.
Le traitement colorisé de l’image sur celles-ci amènent le « spectateur » dans un va et viens entre réel et irréel. Mais le retour au réel lui-même laisse perplexe (le noir et blanc peut-il être considéré comme une représentation juste du réel).
Ainsi, un Echo se crée entre l’aspect onirique de nos rapports aux corps, à l’autre et notre rapport à l’image, au représentations de nos fantasmes et de nos peurs et invite à une introspection sur nos rapports intimes à l’autre, homme ou femme, que l’on soit homme ou femme.
Les personnes ayant posé pour se travail sont des individus plus ou moins proches de moi mais qui tous ont suscité en moi des émotions variées allant de l’attirance à l’ambiguïté. Les photographies réalisées n’ont pas été « mises en scènes ». Le principe étant de me rendre dans un lieu considéré comme personnel du sujet et de me laisser inspirer, de manière spontanée, une fois sur place. Les modèles étaient ensuite « semi dirigés » afin d’avoir un rendu à la frontière entre le tableau et le reportage et de transmettre l’ambiance ambiguë crée par la situation.
Photographies argentiques noir et blanc (TriX 400) colorisées. Tirages fine art limités à 3 exemplaires (tous formats confondus).