Il y aura le moment mais je ne sais pas quand. La peur monte, mais elle n'est pas là.
Je suis juste là avec un ami, l'intimité chez moi, après, la connaissance.
Bientôt se dévêtir : la nudité est juste un moyen. Etre modèle, sans être modèle.
On m'observe mais pourtant l'objectif est absent.
Je porte encore mes chaussettes roses et ma bretelle ne cesse de tomber.
Où vont mes pensées ? Là ou ailleurs.
Les chaussettes roses sont omniprésentes.
Ma chanson du moment passe : j'aimerais qu'il comprenne les paroles mais je ne suis pas certaine de pouvoir partager cela avec lui.
Le titre : "M'aimer comme j'aime"
"Je suis vaillante pour te correspondre" dit-elle.
Tout amour dans la correspondance ?
Je n'arrive pas à raconter l'ivresse, ni même vraiment cette soirée.
Le lendemain, j'ai la tête lourde. Dans mon salon, deux tableaux : esquisses étranges, ou pas. Verres à demi-plein et restes de nourriture indienne. Il m'envoie les photos. J'ai peur de les regarder.
Un coup d’œil aux miniatures, puis je les regarde une par une.
Les images reviennent dans ma tête : une mise à nu totale, parfois sensuelle, parfois grossière.
Un dialogue avec des œuvres, mes œuvres, une réflexion de moi-même.
Derrière l'ivresse, de la vérité. Un regard plus pointu que trouble : pourtant le moment fût bref.
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