J'ai fait la rencontre cet été, lors des Rencontres d'Arles de Sandrine. Une femme érudite et profondément marquée par l'art et par la photographie en particulier. Lors de sa venue à Paris au mois d'octobre, elle m'a contacté et a accepté de poser pour moi. Un moment intense et magique. Unique. Après cette séance, elle a écrit un court texte que je transmets ici. Damien Guillaume
Que dire du poids d'une image ? Il y a un peu plus de deux ans, le dix juillet 2016, dans une période de tourment intérieur, j'ai posté un nu non daté, mais très ancien. L'unique image de ce type qui existait alors de moi. Une sorte d'emblème; le fantôme d'une vie de couple révolue. Je n'attendais rien. Je ne mesurais pas l'impact de cette publication. Son aspect viral, ses développements ultérieurs. Avec cette publication, j'ai initié un mouvement qui a largement dépassé le cadre de mon mur et perdure encore aujourd'hui. Avec un peu de recul, je comprends l'importance de ce choix. Les nouvelles rencontres qui en ont résulté dans le monde réel. Les décisions qui en découlent.
Photographie anonyme Sandrine Jacquot il y a 20 ans. Suite à une diffusion sur sa page FB, celle-ci devient un effet "Virus" (selon ses termes) qui s'étendra jusque sur Youtube et dans certains groupes d'artistes.
Damien Guillaume
Un nu m'implique plus que n'importe quel autre sujet. Il n'y a pas d'impersonnel. Le moment de la prise de vue est une rencontre singulière. Il ne s'agit pas seulement de la vision d'un artiste, d'un délire, d'une transe ou encore, d'une intensité mais bien aussi d'une temporalité particulière. Pourquoi l'as-tu faite ? Parce que c'était beau - Instants fragiles.
En octobre, quand j'étais à Paris, j'ai passé une soirée avec Damien Guillaume, rencontré à Arles cet été. J'ai choisi le lieu de notre rencontre. J'étais épuisée. J'avais le ventre creux et j'ai bu du Champagne. Je le voulais ainsi. Lui et moi. L'abandon devant son objectif. Damien commence à m'envoyer les images de ce moment d'intimité. Elles m'impressionnent énormément. Je n'ai plus vingt ans, il me faut bien l'admettre. Ma nudité, au-delà des apparences. Je ne me suis jamais vue comme cela. A chaque artiste, une vision. C'est un choc. Les photographies sont profondes, extraordinairement fortes, un peu dures, terribles, brutes. C'est beau et même, grand. Elles ne plairont pas à tout le monde. Le sujet même n'est pas consensuel. L'art, c'est cela exactement. La publication ? Oui. Je prends le parti de l'art et de l'artiste. Mais laissons le travailler en toute sérénité.
Sandrine Jacquot
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